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Êtes-vous au clair avec votre « m/vis(s)ion » organisationnelle ?

Notre analogie de l’Iceberg

On peut parfois confondre la mission d’une organisation avec sa vision. Pas toujours évident non plus de distinguer la vision d’une aspiration, ou même d’une ambition. Un piège plus commun encore est d’associer mission et raison d’être.

Tous ces mots ne sont pas synonymes.

Dans un récent article intitulé « How to Harness the Power of Purpose » Ashley Grice, CEO de BrightHouse, nous dit ceci : « l’objectif ou le but est la raison d’être de l’entreprise, au-delà de ce qu’elle fait, fabrique ou vend. »[1]

L’auteure précise que le but est différent de la mission et propose les distinctions suivantes :

Mission = ce qu’on fait

Vision = où l’on va

Objectif/but = notre raison d’être

Cette même idée du « but » est reprise depuis plusieurs années par Simon Sinek, conférencier et auteur britannique, qui insiste dans son discours sur l’importance du « WHY » de l’entreprise.

Savoir pourquoi nous faisons ce que nous faisons ? Quel est notre but ? Quelle est notre cause ? Pourquoi notre organisation existe-t-elle ? Pourquoi nous levons-nous le matin ? Et pourquoi cela intéresserait-il les autres ?

L’idée est de partir de l’observation du monde dans lequel nous vivons et opérons, pour clarifier notre raison d’être (but) dans ce monde, où nous voulons aller (vision) et ensuite, ce qu’on fait pour y arriver (mission).

Une entreprise qui illustre bien cette logique entonnoir est Patagonia.

À titre d’exemple,

« Notre entreprise existe pour sauver notre planète. » (raison d’être)

« Chez Patagonia, nous sommes conscients que toute la vie sur Terre est menacée d’extinction. Nous voulons utiliser les ressources à notre disposition (notre entreprise, nos investissements, notre voix et notre imagination) pour faire quelque chose à ce sujet. » (vision)

« Patagonia était à l’origine une petite société qui fabriquait du matériel pour les alpinistes. L’alpinisme reste au cœur d’une entreprise mondiale qui fabrique toujours des vêtements pour l’escalade, ainsi que pour le ski, le snowboard, le surf, la pêche à la mouche, le VTT et le trail running. Ce sont des sports silencieux. (mission)

Plus puissant que d’énoncer : Patagonia vend des vêtements de plein air écoresponsables.

Les entreprises qui nous marquent sont celles qui nous accrochent par leur raison d’être, leur vision du monde, leur culture et la mission qu’elles remplissent pour avoir un impact sur ce monde. L’époque où l’entreprise existait dans le but de vendre est révolue et surtout a appartenue à une époque d’après-guerre. Dans le contexte actuel où nous vivons, nous n’avons plus le choix de se questionner sur les raisons d’être des entreprises que nous créons ou en lesquelles nous croyons. Nos actions doivent être empreintes de sens.

Pour être durable, l’entreprise d’aujourd’hui doit exister pour contribuer à quelque chose de plus grand et autre qu’elle-même.

Chez Dancause, nous nous intéressons de plus en plus à cette réflexion, car nous observons et constatons cette confusion. Une façon simple (sans être simpliste) de l’illustrer est l’analogie de l’iceberg, que nous avons développée :

Pour nous, se donner une vision durable (1) c’est plus que d’accoucher d’une phrase. La vision doit tenir compte des intrants suivants :

  • Notre raison d’être (contribution/impact) dans le monde dans lequel on vit (2)
  • Le marché qui influence notre organisation : notre écosystème en mouvement (3)
  • Les aspirations/ambitions des leaders/actionnaires/fondateurs (4)

En processus de planification stratégique par exemple, une vision alimentée par ces trois intrants est plus à même de mobiliser les équipes et de donner du sens aux priorités. Les projets/chantiers seront ainsi ancrés dans la réalité du monde et celle de l’organisation.

Pourront ensuite découler de cette vision, des ambitions (ex. 3 ans) auxquelles on rattachera des objectifs précis (ex. croissance) et tracerons la voie à des chantiers et à des actions significatives à court, à moyen et à long terme.

En d’autres mots,  si la MISSION fait référence à ce que l’on fait et à comment on le fait, la VISION est notre étoile du Nord, la raison et le cœur qui guide les personnes et l’organisation vers leur destination.

En terminant, il nous apparaît important de mentionner que ce type de réflexion peut par exemple être réalisé en petit groupe (8 à 15 personnes) dans le cadre d’une journée ou d’un lac-à-l’épaule destiné à la Vision. Une autre possibilité est d’en faire un projet mobilisateur sur plusieurs semaines/mois où on impliquerait les équipes internes pour explorer les différentes zones : raison d’être, mégatrends, aspirations, énoncé de Vision.

Un processus de vision n’est surtout pas un exercice rigide et canné. Il doit être flexible et sur mesure.

Pour nous c’est un sujet passionnant. Au plaisir d’en discuter avec vous!



[1] https://www.bcg.com/fr-ca/featured-insights/how-to/purpose-driven-business.aspx?utm_medium=Email&utm_source=esp&utm_campaign=how_to&utm_description=featured_insights&utm_topic=ht_purpose&utm_geo=global&utm_content=202002&utm_usertoken=CRM_93c871e94db5a95c5d88b44b9ba26220301bb6e4&redir=true

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